AUTHOR: Thierno A. Niang, Regional Director – West Africa
On dit souvent qu’un vrai changement ne peut survenir que suite à un événement brutal. En cette période sans précédent liée aux événements du COVID 19, nous avons plus de temps à notre disposition pour réfléchir. En ce qui me concerne, j’essaie de me projeter à l’après COVID 19 et plus précisément sur les opportunités réelles de changement à saisir qui pourraient aider à stimuler la compétitivité de nos économies. Une partie ces réflexions se centrent sur les promesses du digital. En effet Il devient de plus en plus difficile de nier l’importance de la technologie dans nos vies et nos économies. Le digital permet de profondément changer la façon dont on rend un produit ou service plus accessible et plus abordable par le biais de la technologie. Le digital, lorsqu’utilisé adéquatement, peut agir en un vrai un créateur de valeurs et d’opportunités. Dans ce contexte de covid-19, nous avons tous observé de nombreux exemples qui démontrent son importance au niveau de la continuité des affaires ( travail à distance, commerce électronique, E-santé, etc.) . Comment aurait-on agit si cette crise était survenue il y a quinze ans les technologies actuelles à notre disposition ?
Le vrai problème, n’est donc pas la technologie mais comment l’utiliser efficacement. D’ailleurs, les entreprises africaines réalisent de plus en plus l’urgence de miser sur des projets digitaux pour optimiser leur proposition de valeur et répondre à la pression écrasante des marchés. Pour les gouvernements et ONGs, le digital peut enfin être lâ réponse à comment mieux servir les populations dans des secteurs comme la santé, l’éducation ou l’agriculture. Toutes essaient ainsi de résoudre l’équation : comment réaliser rapidement et efficacement nos projets de transformation digitale? S’il n’y a pas encore de recette miracle, une chose est du moins garantie : une transformation digitale ne se fera jamais sans les talents adéquats. Aujourd’hui, ce sont les talents qui peuvent permettre aux organisations de faire la différence. Dans un contexte ou le manque de talent est un problème récurrent au niveau mondial, toutes les organisations/entreprises connaissent des difficultés énormes à trouver les talents qualifiés, surtout dans le digital. Pourtant le talent est bien là, mais il est difficile d’y accéder. Et c’est encore plus difficile pour les talents locaux d’accéder aux opportunités qui vont leur permettre de démontrer et valoriser leur compétences.
Ce que je trouve intéressant avec la technologie, c’est qu’elle agit en tant qu’égaliseur social. Il s’agit uniquement de méritocratie. Pour se distinguer, il ne faut qu’un ordinateur portable, une connexion internet acceptable et les compétences adéquates : la capacité d’innover, la capacité à résoudre des problèmes, la pensée critique, la communication et la collaboration sont plus importantes que les connaissances académiques. Voyez donc le potentiel incroyable qu’on peut en dégager pour offrir plus d’opportunités à notre bassin local de talents, majoritairement jeune et ambitieuse. Voyez-y également l’opportunité d’être plus inclusif en donnant sa chance à tout le monde et d’intégrer plus de femmes dont l’apport à la question digitale demeure critique à son succès. Finalement, pour nos économies, il s’agit de saisir l’opportunité de faire participer nos talents locaux au développement technologique, qui ne pourra se faire sans eux. La solution est l’accès aux talents africains qu’il faut démocratiser. Un talent doit avoir l’opportunité de démontrer sa valeur et une organisation doit avoir un accès aux meilleurs talents possibles. Au milieu, il faut un écosystème effervescent qui permettra de dessiner le cadre idéal à l’évolution de cet écosystème avec la participation de tous les acteurs clés.